samedi 24 septembre 2016

Petite fille abandonnée cherche papa disparu.

Je n'écrirai pas sur moi. Je ne parlerai pas de mon enfance, ni de vécu.

Lorsque l'on est touchée par l'histoire d'une autre, des autres et que l'on comprend un peu, à travers les mots et les chuchotements, que nos peurs sont finalement ... semblables. Que l'on sent à travers les regards ces choses non prononcées mais si criantes ...


C'est l'histoire d'une jeune femme. De beaucoup de femmes en fait. Une jeune femme qui n'ose pas se lancer dans la vie sans se demander chaque seconde si elle la mérite.

C'est l'histoire d'une jeune femme, qui se détruit depuis des années, à défaut d'avoir reçu un amour illimité, fort, et sécure.

C'est l'histoire d'une jeune femme, qui attend encore son papa. Qui se remplit pour oublier qu'il n'a pas été là, et qui se vide pour la même raison.

Un corps décharné, qui crie, crie, et appelle le regard de l'homme qu'elle attend encore.

La fillette a vu ses parents loin l'un de l'autre, elle a peut-être réconforté sa mère, qui passait ses nuits seule dans le grand lit. Elle a sûrement passé des heures à attendre son père qui rentrait en France trop peu souvent. Ou peut-être qu'il était mort. Ou bien parti sans raison.

Lorsque l'on attend, des années durant, que quelqu'un soit là pour nous bercer, là pour nous regarder faire du vélo sans les petites roues, là pour applaudir à la fin du spectacle de noël, là pour nous frotter le dos lorsque l'on arrive pas à dormir, là pour souffler sur nos doigts quand nous nous brûlons, là pour nous encourager à chanter, crier, danser.

Lorsque l'on espère, en grandissant, que la relation sera plus forte, maintenant qu'il est là, que l'on croit encore que l'on pourra le faire changer, le faire rester, le faire parler de lui, le faire se confier. Que l'on se persuade, en rencontrant un homme, que celui-ci saura apporter le réconfort d'un père qui n'a pas été là ... (grande erreur !)

Ou bien lorsque l'on espère, qu'avec le temps, la souffrance passera, que le deuil sera facile, qu'il suffira d'une maman qui aime pour deux.

En fait, les troubles alimentaires viennent malheureusement crier, porter sur soi comme un étendard que l'on a mal dans le cœur.

Je la connais depuis peu, mais elle m'a touchée en plein ventre. A fait échos à mes souffrances, à mes doutes. A fait échos à la petite fille que j'ai en moi, et qui attend, encore d'être aimée et reconnue. Qui espère encore et encore.

En fait, le plus dur est peut-être d'apprendre à pardonner. Pardonner et avoir de la compassion pour ce parent qui nous a fait souffrir, à son insu peut-être. Avoir de la pitié pour l'homme qui n'a pas soigné ses propres blessures et reproduit des mécanismes de défense envers sa propre chair.

Et qui aujourd'hui vit et voit la maigreur de sa fille comme une agression, une comédie. Irrité, qu'il est. Énervé. De ne pas maîtriser, de ne pas comprendre. Il voit son mal-être comme une insulte, incompréhensible et vide de sens. Comment comprendre l'insoutenable ? Voir son propre enfant à qui il croit avoir tout apporté se détruire. Se priver de nourriture. Se remplir de froid et de pâleur. Se murer dans un corps amaigri, criant pourtant "regarde moi comme j'ai mal". Ou bien sombrer dans la déprime, la solitude. Se gaver à outrance, pratiquer des sports à l'extrême, ne jamais s'arrêter pour souffler, pour oublier le mal qui ronge, et remplir sa vie de toujours plus de "choses".

Aujourd'hui, il ne comprend pas plus qu'hier. Il n'entend pas les mots, il n'entend pas la maigreur. Ou la boulimie, la dépression et les pleurs. Et ni les cris de la parole, ni les cris d'un corps maigre ne permettront de revenir en arrière et réparer des années "d'absence" sentimentale.

Vous savez ce que c'est, la douleur d'aimer un parent qui ne nourrit pas d'un amour gratuit et illimité. Vous savez, ce parents qui donne et reprend, est tantôt absent, tantôt à moitié présent. Ce père qui paye, paye, paye, offre des cadeaux, offre du confort matériel. 

Mais vous savez, tout l'or du monde peut être des plus glacial s'il n'est pas assorti d'un amour incommensurable.

Aujourd'hui, j'ai envie de chuchoter à l'oreille de toutes les femmes en mal d'amour qu'elles sont déjà aimées de manière illimitée. Que la vie ne se mérite pas. La santé et le plaisir ne sont pas à gagner à coup d'efforts et de privations.

Que la petite fille qui pleure seule dans son lit, qui attend son père ou sa mère, qui espère un jour d'être enfin serrée dans les bras de quelqu'un "pour de vrai" doit sécher ses larmes et arrêter de se faire du mal.

Lorsque toi, petite fille seule, tu culpabilise de te faire plaisir... Demande toi si tu oserais dire à une enfant qu'elle ne mérite pas de vivre. Demandes-toi si tu n'aurais pas envie de lui caresser les cheveux et lui dire que tout va bien, et qu'elle est magnifique.

Si cette petite fille était toi ... Alors ose te faire du bien, ose être heureuse et apprends peu à peu à pardonner l'absence, pardonner le silence. Car ni la maigreur, ni ta souffrance, ni toutes tes attitudes pour te faire enfin aimer ne feront changer les autres.

Par contre, la seule chose que l'on puisse changer, c'est soi. Et la plus belle manière d'avancer, est sans doute de passer chaque seconde de sa vie à se demander ce que l'on a vraiment besoin et envie. Rien de plus. A partir de là, comment serait-il possible d'accepter de se faire du mal ?

Au final, être une femme sans avoir grandit sous les yeux d'un père présent est peut-être plus difficile. A quel homme faire confiance lorsque le premier homme de sa vie n'a pas été là ?

Comment oser avancer un pied devant l'autre lorsque personne n'a été là pour nous rattraper ?

Je crois qu'il faut un jour comprendre que s'écorcher les genoux sur les pavés de la vie ne nous rendra que plus forte ...

samedi 10 septembre 2016

Perverse & Narcissique

"Certains individus ont une perspicacité qui les rend infréquentables". Frédéric Dard.

Hypersensible, tu es la proie idéale de ces personnalités ... particulières. 

2 à 3% des personnes ont ce qu'on appelle une personnalité psychologique de "pervers-narcissique". Dont 25% sont des femmes. 

Ce collègue, cette voisine, le patron, l'ami de la copine, la belle sœur du frère de tante bidule. Partout.



Ils sont séduisants, beaux-parleurs, pas spécialement carriéristes ou richissimes, mais avenants, respectueux, tournant autour du pouvoir comme des vautours, drôles, et souvent intelligents.

Ces personnes plaisent souvent par leur côté "charmeur". Ils savent vanter les qualités des personnes qu'ils veulent avoir avec eux. Ils manipulent facilement, presque comme une seconde nature, toujours dans leurs intérêts propres, sous couvert de la gentillesse et de l'amabilité.

J'avais déjà entendu parler de ces personnes, notamment dans le cas de couples : un pervers-narcissique et une femme sensible. Ce que cela donnait ? Une violence psychologique insupportable, du mensonge, de la manipulation, parfois de la menace de quitter, frapper, avant de se faire passer pour la victime, celui qui fait tout pour la rendre heureuse, elle qui ne réalise pas le bonheur qu'elle a d'être avec ce héros.

Comme le retracent quelques-uns de mes articles, j'ai eu la "malchance" de croiser la route d'une manipulatrice, qui a jeté son dévolu pervers sur moi.

Je ne suis pas une victime. Mais j'ai vécu et je vis encore une expérience ... Fort intéressante (mot utilisé dans le but de relativiser le terme de INSUPPORTABLE CONNASSE).

J'ai mis quand même cinq mois avant de mettre les mots sur cette personnalité si spéciale, afin de comprendre les mécanismes et éventuellement, trouver des solutions.

Y en a-t-il réellement ? Non. 

Voilà ce que j'ai compris aux premières lectures et articles traitant de cette "pathologie". Le jour où vous tombez sur une personne comme celle-ci, et que vous êtes malheureusement sa cible, alors il ne vous reste qu'à trouver des voies pour fuir. Le plus loin, et le plus vite possible avant qu'elle ne fasse de votre quotidien un enfer psychologique. 

Pour reconnaître un pervers narcissique en quelques points : 

  • Incapable d'admettre ses erreurs, il/elle dira que vous avez mal compris, mal entendu, ou bien que cela a été mal interprété par les autres
  • Il/elle porte un "masque" différent selon la personne qu'il a en face. La perverse narcissique sera séduisante avec ce beau supérieur, et tranchante avec la secrétaire. Avenante avec la nouvelle collègue à mettre dans la poche ou bien ... assassine avec sa stagiaire (et je relativise largement !) 
  • Si une de ses actions / parole est mal accueillie, il cherchera X raisons pour se dédouaner et faire porter le chapeau sur "les autres, ces incompétents". D'ailleurs, il arguera de telle façon que vous soyez obligés d'accepter SA vérité, SA version des fait ou autre. Il force en manipulant. 
  • Il/elle est très exigent. A la moindre question, il faut faire/répondre/dire oui ou non/ se plier immédiatement. Elle déteste attendre, mais alors si vous demandez quelque chose et vous montrez pressés, alors là, "Marie, je n'ai pas de temps à t'accorder, fixes un RDV dans mon agenda si tu veux qu'on en parle." CQFD --'
  • Il/elle dévalorise en permanence, et de manière insidieuse, réussissant à faire passer des critiques pour des moyens de vous faire "progresser". Tu parles d'un avancement lorsque tu te prends quotidiennement des sous-entendus sur tes "capacités professionnelles" et ta soi-disant "insolence" car tu as souhaité émettre ton avis ? 
  • La dévalorisation est telle qu'elle sera toujours justifiée et qu'il/elle saura toujours se placer comme votre sauveur, voyons, celui qui vous aide à voir combien vous êtes une MERDE. 
  •  
  • -S'il souhaite victimiser quelqu'un à distance, facile, il fait passer le message. Ainsi, il ne dit pas directement la critique, il se sert de quelqu'un comme de pigeon voyageur, et manipule ainsi deux personnes au lieu d'une. C'est le gros lot !
  • Toute en discrétion, il divise. "Tu trouves cela normal toi, qu'elle porte cette jupe ? Enfin, je ne sais pas hein, mais quand même" ... "Et X, tu l'as croisée ce matin par hasard ? Je m'inquiète, je n'ai pas de nouvelles depuis qu'elle a dit cela, tu penses pas qu'elle aurait fait exprès quand même de ..." 
  • Bien sûr, cette héroïne ou ce héros, le pervers, peut tout aussi être une victime, ou se faire passer comme tel aux yeux des autres. Pour que l'on puisse s'apitoyer sur son pauvre sort, lui qui travaille si dur, elle qui est si attentionnée. 
  • Menaces sous entendues, ou critiques nettes et formulées, tout dépendra de la relation. Des pervers-narcissiques violents, c'est monnaie courante. La main qui tombe un peu vite sur une femme qui ne sait plus se sortir des filets de ces personnes qui ne méritent rien. Ou bien des violences verbales sous entendues, implicites, psychologiquement destructrices, et dramatiquement imperceptibles par le reste de l'entourage, qui, de toute manière, ne vous croira pas. Puisque le pervers saura se justifier, saura se faire passer en victime, lui qui a pourtant été si "bon" pour vous ... 
  • Il ment, il prêche le faux pour connaître la vérité, il use de son pouvoir pour régner en divisant, il fait croire en sa supériorité en appuyant bien fort sur votre "ignorance". "Ahh mais Marie, tu ne le savais pas, ça ???? Mais enfin voyons". (Rires) 

  • Son image sociale est d'une importance énorme. Son apparence physique aussi souvent d'ailleurs. Il est le sujet de conversation des autres, et le pire ? EN positif, puisqu'il/elle est si génial(e).
  • Émotionnellement  ? Il est froid. Elle est insensible. A croire qu'elle est faite de glace. 


Je ne cite pas tout, ce serait ... interminable. Mais à la lecture de ces points, je suis persuadée que vous penserez à quelqu'un de votre entourage. Peut-être une "copine", ou un collègue. Pire, un supérieur.

Alors que faire ? J'ai la "chance" de ne rester que 6 mois sous la "torture" (ahah, c'est le baaaagne !) Mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas voulu essayer d'arranger les choses. Or, le problème est qu'il n'y a rien à faire à part essayer de se protéger au maximum. 

Voilà donc ce que j'ai tenté de mettre en place, afin de me créer une petite bulle de sécurité ou me ressourcer, en essayant de moins souffrir de cette femme, qui, quoique je dise, et quoique je fasse, ne changera jamais. Le malheur finalement dans ces personnalités, c'est qu'elles semblent d'après ce que j'ai compris, incapables de changer, et encore moins de suivre une psychothérapie. Puisqu'elles sont parfaites et que c'est le reste du monde qui a tort ...

Donc à partir de là, ce n'est pas elle qui changera. C'est moi. Moi et mon attitude. 

  • Ne jamais parler de soi, ses émotions, ses goûts, ses plaisirs ou de choses personnelles. Cela pourrait se retourner contre soi. Au mieux, cela lui servira juste à vous balancer un sourire et un "je m'en fous tu sais". Dans tous les cas, ne pas s'exposer, ne pas s'ouvrir personnellement à cette manipulatrice. 
  •  Faire des phrases courtes. Brèves. Ne pas entrer dans les détails, ne répondre qu'à la question qui est posée. Si elle donne un ordre, soyez sûre de ce qu'elle demande. "Pour être sûre d'avoir bien compris, tu me demande de faire cela comme ci et comme ça ?". Comme ça, impossible de vous reprocher ensuite de ne pas avoir compris
  • Le mieux ? Echanger par écrit. D'ailleurs, elle a beau être à un mètre de moi, je préfère encore éviter d'entendre sa voix échanger avec la mienne. Préservation de ma santé mentale=mail. Point. Barre. De toute manière, elle trouvera quelque chose à redire. 
  • Tenter de rester debout, ne pas montrer votre désarroi ou votre peine. Cela rentre par une oreille, et cela ressort par l'autre. Pensez à cette personne aux toilettes, de préférence bien rouge avec le rouleau dans les mains. Cela dédramatrise ! (dédicace spéciale à ma super Zoé !) 
  • Garder son calme, penser à quel point VOUS avez raison de croire en vos arguments, VOUS êtes quelqu'un de bien et de fort. En somme, prendre confiance en soi, aimer qui l'on est et oser affirmer ses opinions, malgré les envois de critiques. 

Pour la petite histoire, comble de la perversion, cette personne doit donner son appréciation à mes professeurs de mémoire, quant à mon attitude. J'ai hâte de savoir ce qu'elle va mettre. Le pire ? Elle veut que nous en parlions ENSEMBLE et que je fasse également ma propre auto-évaluation. Afin qu'on puisse "échanger" sur mes compétences et mon attitude. J'ai failli en rire tant j'étais ... sur les fesses ! Je m'attendais à tout, sauf à cela ! (Quoique tous les jours désormais j'ai ma dose, avec elle plus rien ne va finir par me surprendre !)

J'ai réfléchis. Ce serait tellement jouissif pour elle de pouvoir me dire à voix haute à quelle point elle n'a pas aimé qui je suis et  m'a trouvé d'une désobligeance déconcertante, avec si possible les capacités mentales d'une huître morte. Donc, j'ai pris la décision de lui faire un gentil sourire et de refuser cordialement de lui donner mon opinion sur ce que je considère avoir réalisé comme travail, puisque de toute manière "nous avons prévu de faire un point à la fin de mon stage".

Qui aura le dernier mot ? Je ne sais pas, mais honnêtement, elle ne pourra pas me forcer à me faire dire ce qu'elle veut entendre. Je ne m'abaisserai pour rien au monde à ses pieds, obligée d'admettre que j'ai fait des erreurs juste pour qu'elle puisse jouir une fois de sa perversion malsaine.

Ma liberté de penser, et surtout de m'exprimer ou non, c'est tellement plus puissant. J'ai presque hâte de voir ses joues rosir de colère..

Plus que trois petites semaines. Ou devrais-je dire, encore trois semaines pour gagner en confiance en moi et apprendre ainsi à faire face à des personnes ... Destructrices et finalement sans personnalité...

La tristesse dans tout cela ? Cette personne est émotionnellement vide. Elle n'a ni authenticité, ni parole vraie. Elle est fausse et ne réalise même pas à quel point sa vie est un terne.

Alors, toi, sensible et savourant la vie, avec ses jours roses et ses jours gris. Sois heureuse de voir les détails, quitte à souffrir aussi parfois, mais surtout pour vivre des joies intenses que ces personnes ne connaîtront jamais.